Les Évêques membres du CEMSU ont été sensibles à la lettre du Conseil National de l'Aumônerie de l'Enseignement Public qu'ils ont accueillie comme un témoignage de la manière dont l'AEP veut remplir aujourd'hui sa mission auprès des jeunes collégiens et lycéens, dans le dialogue avec les instances responsables de l'éducation nationale. Dans cette lettre le Conseil National de l'AEP a choisi de mettre l'accent sur un certain nombre de questions particulières qui nourrissent sa réflexion et déterminent ses choix, étant bien entendu qu'il n'ignore pas que les situations sont infiniment diverses d'une région à l'autre de la France.

Le document signale à juste titre la place originale de l'AEP parmi les instruments dont l'Église dispose pour l'évangélisation. En lien avec d'autres mouvements et services d'Église, l'AEP rejoint les jeunes dans une dimension importante de leur vie : leur condition scolaire. "Elle est présence d'Eglise sur le terrain des jeunes collégiens et lycéens". L'effort que déploient les animateurs est service éminent de la croissance humaine et spirituelle des jeunes, avec une attention significative pour ceux qui apparaissent quelquefois comme les oubliés de la proposition chrétienne aux jeunes d'âge scolaire, les élèves des lycées professionnels.

Par sa présence - légalement reconnue - dans les établissements de l'enseignement public, l'AEP est une chance pour la rencontre et le dialogue entre l'Eglise et la société, en un lieu de la vie sociale, où ce dialogue n'a jamais été facile et où l'Église a pu être accusée de vouloir accaparer les consciences et aliéner les libertés. Les évêques sont conscients des enjeux d'un tel face à face, en ce lieu très précisément, puisqu'il y va de la construction de l'homme, de la transmission non pas simplement de connaissances, mais des valeurs fondatrices de son devenir.

Il serait inconcevable que l'Église soit absente de ce lieu, même si sa présence doit y être modeste, patiente et respectueuse de la règle du jeu qui veut que cette présence soit légitimée par le désir des parents, au nom du droit de chacun à recevoir l'éducation qui intègre la totalité de ses aspirations. Par l'AEP l'Église souhaite y partager sans arrière-pensée avec les acteurs de l'Éducation nationale la sollicitude pour l'avenir des jeunes. l'Église n'a qu'une seule mission, qu'un seul objectif proposer l'Évangile dans un monde qui attend et qui questionne. A cet égard l'AEP, dans le cadre du monde scolaire, assume déjà les nouveaux défis de l'évangélisation, affrontée aux limites de nos possibilités ecclésiales face à l'étendue du champ à moissonner.

Est-il besoin de préciser que pour nous, évêques, lorsqu'on parle de l'AEP, on désigne l'ensemble des aumôneries d'établissements publics d'une ville, d'un diocèse, du pays, chacune de ces aumôneries ayant son originalité et son enracinement local. L'équipe d'aumônerie est constituée des hommes et des femmes que nous envoyons en mission auprès des jeunes de ces établissements. Nous leur disons à tous notre estime et nous nous déclarons soucieux de leur formation.

Nous tenons aussi à faire savoir au CNAEP notre appréciation de la tonalité positive et réaliste de sa lettre. Celle-ci traduit un enthousiasme évangélique ne se laissant pas démonter par la complexité des situations que doivent affronter les animateurs d'aumônerie. Les évêques se félicitent de l'esprit de dialogue confiant qui a présidé à cette initiative de témoignage.